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Carnets de deux enfants terribles
27 juin 2012

Province d'Ifugao (île de Luzon, Philippines)

Il est vingt-deux heures et mon bus de nuit pour Banaue (province d'Ifugao, au pied de la chaîne de la Cordillère, sur l'île de Luzon) part de Manille. Le voyage coûte quatre-cent-cinquante pesos (soit neuf euros environ). Après nous être rendus compte que nous avons à peu près le même programme, Stéphane et moi, nous décidons de passer notre semaine montagnarde ensemble. Nous arrivons neuf heures plus tard dans le village de Banaue, à sept heures du matin. Un rabbateur nous saute dessus au réveil et à la sortie du bus. Il nous propose de séjourner au Uyami's Greenview Lodge. Je regarde dans le Petit Futé qu'Henri m'a laissé (son état empire de jour en jour, désolé...) et la critique est très bonne. Nous suivons donc le jeune Philippin. Nous prenons une chambre et un petit-déjeuner. J'essaie un jus de Calamansi chaud, cet agrume vert de la taille d'une mirabelle qui est beaucoup utilisé dans la cuisine philippine. C'est très bon.

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Après avoir déjeuné (la nourriture au Greenview est vraiment bonne et peu chère, on s'en sort à moins de trois euros par plat) notre rabbateur au T-shirt jaune nous emmène en tricycle au point de vue depuis lequel nous allons traverser les rizières pour rentrant vers Banaue. Celles-ci sont vieilles de deux-mille ans et culminent à mille-cinq-cents mètres tandis que Banaue est à mille-deux-cents mètres d'altitude. [Pas facile à lire, les nombres en lettres, hein ?] Il est midi lorsque nous partons du point de vue après une belle averse. Nous refuserons de nombreux guides tout au long de notre randonnée ; franchement, il n'y a en gros qu'un seul chemin, on ne peut pas se tromper ! Notre promenade qui durera de midi à quinze heures est un émerveillement. On marche sur les bordures des rizières, sur les murets des canaux d'irrigation, en pleine jungle, on grimpe, on descend, on glisse, on se salit, on tombre, on s'arrête, on prend des photos. Bref, on passe vraiment un bon moment dans ce gigantesque environnement naturel. On comprend pourquoi les Philippins surnomment les rizières de la Cordillère la huitième merveille du monde ! On rentre à l'hôtel et on ne se couche pas trop tard car demain, on recommence.

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Mardi matin (hier), Stéphane et moi nous réveillons tôt et avalons un petit-déjeuner avant de rejoindre notre Philippin au T-shirt jaune sur son tricycle pour une virée d'une demi-heure en direction de Batad. Il nous laisse lorsque la route devient véritablement impraticable (ça secouait déjà pas mal avant), c'est comme ça que ça marche. Nous entamons alors une ascension d'une heure sur des chemins de pierres assez larges pour un gros camion, mais guère plus. Le paysage est composé de montagnes recouvertes de verdure. Arrivés au sommet vers dix heures, nous descendons une flopée de marches puis un chemin piéton à flanc de montagne, en pleine jungle. Nous arrivons enfin au point de vue sur la vallée de Batad où nous faisons une première pause.

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C'est parti pour une traversée des rizières dans la largeur. Nous nous perdons un peu, demandons conseil à des agriculteurs, à des touristes et parvenons finalement à atteindre le bord opposé de ce gigantesque amphithéâtre de rizières, autrement plus impressionant que celles de Banaue. Nous avons sauté d'un niveau à l'autre, escaladé quelques murs de pierres servant de contreforts aux rizières. Ca n'est pas évident, nous aurions pu aller plus vite mais nous avons préféré ne pas prendre de guide. Là non plus ça n'est pas vraiment nécessaire et la réussite est d'autant plus savoureuse qu'on l'atteint sans personne. Nous descendons encore de nombreuses marches à travers la végétation luxuriante à flanc de montagne. Il est temps de se baigner dans la cascade de Tappiyo, l'eau est délicieuse et nous fait énormément de bien après ces trois heures de marches sous le soleil philippin. Il est treize heures et il est temps de remonter vers le point culminant.

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C'est reparti pour deux heures trente, de montée cette fois-ci. Oui oui, la montée fut plus courte que la descente (nous connaissions le chemin, désormais !). Nous recroisons les enfants Philippins que nous avions vu dans leur école à l'aller. Ils réclament toujours de l'argent avec le sourire, "give me money!", comme si c'était normal !). Arrivés au point culminant (la montée des marches fut autrement plus difficile que celles du Palais des festivals et nous n'avons même pas eu droit au tapis rouge !), nous mangeons une banane puis redescendons rejoindre notre chauffeur. Cela nous prendra quarante-cinq minutes. En tout nous aurons marché presque huit heures en ce mardi ensoleillé (en incluant les pauses, certes). L'aller-retour en tricycle nous aura coûté trois-cent-cinquante pesos (sept euros environ).

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De retour à l'hôtel, je prends une bonne douche froide et un pancake au chocolat (délicieux et très copieux) puis je regarde un film sur mon ordinateur tandis que Stéphane trie ses photos. Nous dînons puis allons nous coucher. Demain (aujourd'hui en fait), nous partons pour Bontoc et Sagada, dans la province des montagnes. Suite du récit samedi, normalement.

N.

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  • Récit des aventures de deux enfants terribles perdus entre les vignes et les rizières, amateurs de voyages, bonne bouffe et vins. De retour d'Asie après avoir usé leur backpack pendant dix mois.
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